Les e-cigarettes sont des appareils alimentés par batterie qui délivrent de la nicotine en chauffant un « e-liquide ». La consommation de cigarettes électroniques, communément connue sous le nom de vapotage, a gagné en popularité, particulièrement chez les jeunes générations, alors que de plus amples renseignements continuent d’émerger sur les effets néfastes des cigarettes conventionnelles sur la santé. Les fumeurs se tournent maintenant vers les cigarettes électroniques comme solution de rechange plus sûre. Pourtant, malgré l’augmentation des recherches, les effets potentiels de la vapeur de cigarette électronique sur la santé sont largement inconnus.
Les effets potentiels de la vapeur d’e-cigarette sur la santé sont largement inconnus.
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En raison de leur petite taille, les particules présentes dans la vapeur d’e-cigarette peuvent pénétrer profondément dans les poumons et un certain nombre d’études ont porté sur la façon dont les e-cigarettes affectent les cellules des voies respiratoires pulmonaires ou les poumons profonds. La majorité de ces études ont indiqué que la vapeur d’e-cigarette est moins toxique que la fumée de cigarette ; toutefois, la toxicité de la vapeur d’e-cigarette a été rapportée, selon la dose et l’arôme de le e-liquide. Bien que les études sur les effets de la vapeur de cigarette électronique sur la viabilité des cellules soient sans aucun doute importantes, un aspect important de la toxicité de la cigarette électronique, ses effets potentiels sur l’agent tensioactif pulmonaire, a reçu beaucoup moins d’attention.
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Un nouveau type d’étude
Le tensioactif pulmonaire est un mélange de lipides et de protéines qui tapissent la région alvéolaire des poumons. La fonction principale de cette couche de tensioactif est de réduire la tension superficielle du liquide alvéolaire, diminuant ainsi le travail de respiration et empêchant l’effondrement alvéolaire. L’agent tensioactif est essentiel pour la fonction pulmonaire. Les bébés prématurés qui naissent sans agent tensioactif souffrent de détresse respiratoire infantile et doivent être traités avec un agent tensioactif exogène. Le tensioactif pulmonaire entre en contact avec toutes les particules inhalées, y compris celles provenant de la vapeur d’e-cigarette. Notre recherche visait à comprendre si la vapeur d’e-cigarette affecte la capacité de l’agent tensioactif à réduire la tension superficielle.
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Cette étude a utilisé le poumon du mollet extrait d’agent tensioactif (Infasurf®, ONY Inc.), utilisé cliniquement pour le traitement des prématurés, comme modèle d’agent tensioactif. Infasurf® a été placé dans une installation de Langmuir-Wilhelmy, qui permet de comprimer le surfactant, imitant la mécanique pulmonaire, tout en mesurant sa tension superficielle. Cette configuration a été utilisée pour mesurer les changements dans les tensioactifs après exposition à l’air, les cigarettes électroniques avec trois saveurs différentes de e-liquide (tabac, baies et menthe) et les cigarettes conventionnelles. L’utilisation de différentes saveurs de cigarette électronique a été importante car la modification de l’arôme de l’e-liquide a été démontré pour changer les produits chimiques dans la vapeur d’e-cigarette.
Vapeur de cigarette électronique et fonction pulmonaire critique
Les résultats de l’étude ont montré que la vapeur d’e-cigarette, quel que soit son arôme, n’affecte pas la capacité de l’agent tensioactif à réduire la tension superficielle. En revanche, les cigarettes conventionnelles ont considérablement inhibé la capacité de l’agent tensioactif à réduire la tension superficielle lors de la compression. Nous avons trouvé que les effets nocifs de la fumée de cigarette sur l’agent tensioactif ont été induits par le goudron, qui est le produit de la combustion, et que d’autres composants importants de la fumée de cigarette (nicotine, acétaldéhyde et isoprène) n’ont pas causé de perturbation de l’agent tensioactif. Cette observation explique pourquoi la vapeur d’e-cigarette n’inhibe pas la fonction tensioactif, puisque la cigarette électronique implique la vaporisation, mais pas la combustion.
compression du surfactant entraîne la formation d’une microstructure, qui est le résultat de changements dans l’organisation moléculaire du tensioactif. Une structure de colline et de vallée commence à apparaître dans le surfactant lors de la compression et devient plus grande lorsque l’agent tensioactif est encore comprimé. On a constaté que la vapeur d’e-cigarette affecte cette microstructure, ce qui entraîne des collines plus larges et plus fréquentes (figure 1 La ). Bien que l’importance de ce changement dans la structure de l’agent tensioactif nous soit encore inconnue, cette observation suggère que de légers changements dans l’agent tensioactif se produisent après l’exposition à la cigarette électronique et pourraient entraîner dans les changements de tension superficielle si une dose plus élevée de vapeur d’e-cigarette est utilisée.
Les cigarettes électroniques sont moins perturbatrices que le tabagisme conventionnel
La vapeur de cigarette électronique ne change pas la capacité du surfactant à réduire la tension superficielle, mais affecte sa microstructure. Bien que les cigarettes électroniques soient beaucoup moins perturbatrices pour les tensioactifs que les cigarettes classiques, l’absence de changements observés dans la fonction des tensioactifs après l’exposition à la vapeur d’e-cigarette ne devrait pas être perçue comme un manque de toxicité pulmonaire. On ne sait toujours pas si la cigarette électronique peut affecter la production d’agents tensioactifs par les cellules ou sa sécrétion. Des études approfondies sur les effets de la vapeur d’e-cigarette sur la production, la sécrétion et la fonction d’agents tensioactifs sont nécessaires pour mieux comprendre la toxicité pulmonaire des cigarettes.