Aujourd’hui, explorons ensemble l’arcane du monde de la superstition parmi les marins. En effet, la marine et les croyances ont formé, depuis l’aube des temps, un duo inséparable, un mariage ambigu.
Plan de l'article
- Un monde où les symboles ne sont jamais inoffensifs
- Superstition chez les marins : omniprésente dans une vie de danger
- « L’animal aux grandes oreilles », grande superstition parmi les marins
- L’ éloignement de la vie terrestre rend vulnérable et encourage les croyances
- Élément de discorde à bord : la femme
- Quand la superstition chez les marins crée des coutumes
- Petite précision de navigation à l’étranger : sifflement, à utiliser avec modération
Un monde où les symboles ne sont jamais inoffensifs
Les marins, comme tous les voyageurs d’extrême, vivent le monde comme un appel. Les gens de mer ont un goût pour les navires de nuit et les escales lointaines, promesses d’ailleurs à explorer. C’est un imaginaire marin dont on ne peut s’échapper : celui des longs quartiers éveillés, des yeux clairs délavés par la lumière océanique, des rencontres éphémères et de la poétique du départ.
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Au cœur de ces éléments constitutifs de la vie quotidienne en mer, il y en a un qui accompagne la vie maritime depuis des temps immémoriaux : la fortune, bonne ou mauvaise. Allons aujourd’hui découvrir l’origine de la superstition chez les marins.
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Superstition chez les marins : omniprésente dans une vie de danger
Trop proche de la mer, cet élément sauvage et indomptable, les marins ont perdu leur sens de l’humour et parfois même leur rationalité. Dans les heures les plus sombres de l’éloignement, dans la solitude des jours passés loin de la vie terrestre, il est parfois difficile d’échapper à la nuit intérieure qui nous possède tous. Nous cherchons donc un endroit où rester, sinon son idée du bonheur, du moins celle de la sérénité.
Les ouvriers de la mer ont toujours compté sur les croyances pour lutter contre la terreur qui menace chaque homme face à l’immensité toute-puissante. Pour oser s’aventurer dans quelque chose d’aussi imprévisible que l’océan sans fin, le marin s’entoure de nombreuses protections et de superstition.
Bien que la plupart n’aient pas d’ancrage rationnel pour faire face à la mer et à ses exigences désarmantes, certaines croyances sont ancrées dans des faits réels. Pour mieux comprendre les origines de la superstition chez les marins, voici quelques exemples.
« L’animal aux grandes oreilles », grande superstition parmi les marins
Le lapin doit être l’animal le plus détesté du monde marin. Jamais nommé mais toujours mentionné par des périphrases — le plus connu de ce qui reste le « animal avec de grandes oreilles -, il est la bête noire des gens de mer, qui se défient plus que tout autre.Vraiment dangereux, ce « cousin du lièvre » portant de grands malheurs ?
Revenons quelques siècles en arrière, à l’origine de cette méfiance qui confère à la détestation.
Longtemps embarqué comme vivant — tout comme la volaille, les porcs et les légumineuses — pour de longs passages, le « you-saits-qui » rongeait l’osier de sa cage, avant d’attaquer le chanvre des cordes qui fixaient les mâts et tenaient la cargaison, déséquilibrée le bateau. Le Toup — dont le rôle était important parce qu’il empêchait la pénétration d’eau — était aussi à son goût. En raison de l’excès de gloutonie, le rongeur aurait causé de nombreuses épaves. Ajoutons que la représentation symbolique médiévale l’a associée au démon, et personne ne sera surpris qu’il y a quelques siècles, ce petit rongeur (lagomorphe en réalité) a provoqué la terreur de la équipages.
Même aujourd’hui, malgré l’évolution des mentalités et des outils de navigation, les marins évitent de prononcer son nom ou de se lancer dans toute représentation de cet animal qui a causé de véritables catastrophes.
Il convient de noter, cependant, que la Chine n’a jamais eu d’appréhension particulière des lapins : croire que les cages dans lesquelles ils ont été transportés étaient alors plus fortes et que nos amis dans les Longues oreilles n’ont pas eu l’occasion de faire leurs dents sur le chanvre.
L’ éloignement de la vie terrestre rend vulnérable et encourage les croyances
Lorsque le corps est épuisé et que le moral vacille, après des jours d’isolement complet, le marin résiste autant qu’il le peut, en dressant une liste impressionnante d’interdictions et de comportements à garder en mer, afin de ne pas le provoquer et assurer le retour au port. Mauvais présage et bonne fortune ponctuent les jours et les nuits de ceux qui, isolés de tout, ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour garder le cap.
Ils se méfient du « Prevench », un pouvoir occulte ainsi désigné qui empêche les choses de se dérouler en douceur, rivaliser avec les stratagèmes pour attirer les faveurs des courants, du vent et des fonds marins, et se tatoué pour se protéger du destin maléfique.
Ces éléments — irrationnels — diffèrent d’une région du globe à l’autre. Il convient également de noter que du point de vue religieux, la mer a longtemps été associée au diable. Pourquoi cette connexion ? Comme souvent, parce qu’il s’agissait d’un territoire peu connu, incontrôlé et incontrôlable, qui ne répondait à aucune règle humaine et sur lequel aucun Homme n’a jamais eu le contrôle.
Élément de discorde à bord : la femme
Jusqu’ au XVIIIe siècle, les femmes représentaient l’un des principaux dangers pour les équipages. Embarqués sur des traversées d’une semaine, confinés dans un espace limité et mangés par la frustration, les marins se sont souvent révélés incapables de gérer une présence féminine, véritable catalyseur de violence et de tension, qui alimentait les querelles, les passions et les jalousies, mettant le navire à risque.
Ainsi trouvé responsable de toutes les affections du bateau, il était souvent induit en erreur et ignoré. Afin d’éviter ces situations extrêmes, une réputation s’est progressivement établie : la femme apporterait le malheur, mieux l’éviter. On croyait qu’aucun marin ne s’aventurerait à accueillir les passagers à bord.
À l’heure actuelle, alors que la situation a changé et que la marine compte — en plus des passagers féminins — un nombre croissant de femmes, les bateaux de pêche hésitent toujours à monter à bord des femmes.
« Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage prennent des albatros, de vastes oiseaux marins… » : Quand les oiseaux deviennent superstition matière.
Parmi les croyances et la superstition des marins, mentionnons quelques-uns connus du grand public : il va sans dire qu’un bateau ne quittera jamais le port un vendredi, qu’il vaut mieux allumer une cigarette avec un briquet qu’une bougie, ou provoquer la mort d’un marin et de la corde — qui était utilisée pour accrocher après le mutinies — n’existe pas en tant que tel à bord, étant remplacé par la « fin ». Les oiseaux océaniques sont aussi des annonciateurs de bonnes ou de mauvaises augures.
Les mouettes et les mouettes transportent l’âme des marins morts en mer dont les corps n’ont jamais été retrouvés, et ils doivent donc faire preuve de déférence absolue. Néanmoins, l’albatros, mal aimé par la marine, est un animal ambigu portant un bon ou un mauvais présage. Si elle prend le vent, la mer sera bonne et les courants favorables, si elle atterrit près du bateau, elle attire le mauvais œil.
Quand la superstition chez les marins crée des coutumes
« Un navire qui n’a pas goûté au vin goûtera au sang »
Ce proverbe anglais explique l’origine de la vieille tradition marine selon laquelle un bateau est baptisé avec de l’alcool avant d’aller à la mer.
À l’origine, le sang d’une victime était répandu sur l’avant du navire, en offrant aux dieux de protéger le bateau et de s’assurer que la navigation se déroule sans heurt.
Ensuite, le rituel du sacrifice est abandonné au profit du vin : une bouteille a été cassée contre la coquille, avant que les coutumes évoluent et favorisent le champagne, symbole de célébration et de chance dans les sociétés occidentales. Le naufrage du Titanic renforce cette croyance, puisque les bateaux de la compagnie White Star Line n’ont jamais été baptisés avant d’être lancés…
Une autre superstition parmi les marins : une fois, l’équipage sifflait pour apporter le vent quand la mer était viciée. Aujourd’hui, les marins canadiens, anglais et russe n’aiment pas le sifflement à bord. Selon eux, cela provoquerait la tempête…
Les pêcheurs écossais, d’autre part, ne prononcent pas le mot « chien », ce qui rendrait la pêche infructueuse, tandis que les marins américains hésitent à aller au large s’ils voient un chat avant de s’embarquer.
… Face à toutes ces conditions, il semble tout à fait inattendu que des milliers de cargos, voiliers et chalutiers prennent la mer tous les jours et osent s’en tenir à la mer !
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